mardi 26 mai 2009

Quatre coins; Bois aggloméré et roulettes 2006.




Les quatre volumes sont tout d’abord une sculpture et plus précisément un dispositif modulaire. Ces quatre modules se présentent sous la forme de quatre coins, de deux mètres de haut sur quatre vingt dix centimètres de côté, d’aspect mural, munis de poignées et montés sur roulettes, leur permettant d’être déplacés dans l’espace. Chacun de ces coins est individuel, assemblés les uns aux autres ils peuvent devenir des espaces de regroupement. Ils dessinent alors de par leurs agencements des figures, des formes et délimitent des espaces fermés ou ouverts. Les modules sont à disposition du public, et dans l’idéal celui-ci les déplace. J’avais été tout d’abord directive concernant les formes, mais cela produisait un aspect performatif et chorégraphique qui dérogeait à la spontanéité et à l’effet des volumes sur les personnes les utilisant. Robert Morris s’intéressait d’ailleurs plus à la perception corporelle que visuelle. Par ailleurs, on peut établir des relations avec l’art minimal :  les formes réduites et stéréométriques dialoguant ensemble dans un espace tridimensionnel, la méthode modulaire, donnant lieu à des éléments répétitifs et à une diversité des configurations. L’espace autour et entre les éléments fait partie intégrante de l’œuvre ainsi que l ’absence de hiérarchie entre ceux- ci. Mais je pense aussi à l’œuvre de Didier Vermeiren et en particulier à celle où quatre structures en tige de fer rectangulaire montées sur roulettes sont placées sur un socle. Immobiles les éléments contrastent avec la direction vers l’extérieur, donnée aux roulettes. Dans une autre oeuvre similaire de l'artiste, les quatre roulettes sont posées chacune sur un socle, le centre de la sculpture semblant léviter au-dessus du sol.